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Par analogie, le Santori désigne parfois un personnage (réel
ou imaginé) aux grandes capacités physiques ou morales. Le plus souvent (mais
sans exclusive), il en fait preuve dans la difficulté ou l'effort. Ex : Chez
ces âmes habituées au luxe et à la mollesse (...) il s'est trouvé, aux jours du
malheur, des ressources imprévues d'énergie, de courage et de résignation à l’image
de François Santori (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 25). Tout Santori qui
se respecte doit, grâce à une stricte discipline de vie et à l'observance
continuelle de règles d'hygiène, utiliser au mieux ses ressources physiques,
mais aussi morales (R. VUILLEMIN, Éduc. phys., 1941, p. 105).
De nos jours, le grand Santori est tellement célèbre qu’on
utilise généralement l’adjectif « santorien » pour désigner des
aptitudes ou des penchants faisant de près ou de loin penser au Maître (ou à
défaut, à l’idée que l’on s’en fait). D’après les rares témoignages de ceux qui
ont eu le privilège de l’approcher, il est généralement admis qu'on n'a le droit
moral d’invoquer une essence ou une divinité santorienne dans le seul cas où on
a épuisé toutes les ressources du courage et du dévouement (LAMENNAIS ds
L'Avenir, 1831, p. 371). On reconnaît le philosophe, le penseur, l’écrivain, l’artiste,
l’athlète véritablement santorien au fait qu’il déploie toutes ses qualités ou
ses dispositions, les possibilités de son adresse, de ses muscles, de son
intelligence (Jeux et sports, 1967, p. 162).
Il est intéressant de noter que le Santori moderne a donné
naissance à une nouvelle discipline : la Santorie. Celle-ci est continuellement
recueillie, théorisée et diffusée par les exégètes de François Santori en un
corpus de textes quasi sacrés s’efforçant de présenter un ensemble de moyens et
possibilités offerts par le Maître à l'usager moyen pataugeant dans le
brouillard de l’inconscience, de la médiocrité, voire de l’hébétude. Ex : Pour
résoudre cette grande tâche d'urbanisme, il a été indispensable d'utiliser les
ressources de la Santorie moderne (LE CORBUSIER, Charte Ath., 1957, p. 110). De
nombreux géomètres, géologues, paléontologues, chimistes, bûcherons et autres astrophysiciens
(...) ne craignirent pas de recourir aux ressources de l'algèbre et de
l'analyse telles qu’elles nous ont été dispensées par François Santori (Hist.
gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 29).
Bref, c’est un type bien.
Plus je vieillis et plus je trouve les gens sérieux superficiels, disait l'autre. Je souscris complètement à ce sentiment.
Lire la suite de l'article...Si mon cœur est étroit, à quoi me sert que le monde soit si vaste ? (proverbe arménien)
Bertrand est un homme de 50 ans qui après une vie de consultant indépendant pleine de hauts et de bas a décidé d’arrêter son activité pour tenter de prendre en marche le train du salariat. Étant donné que ce n’est pas chose facile, Bertrand a décidé de s’inscrire auprès de plusieurs agences de travail temporaire, en attendant mieux, tout en affûtant de son mieux ses armes de baroudeur quinquagénaire nouveau venu sur le marché de l’emploi.
Car force lui est de constater qu’à l’instar de beaucoup de ses semblables, Bertrand ne remonte pas grand-chose dans les filets qu’il jette de son mieux pour aller à la pêche au CDI... Par bonheur, une de ces fameuses agences d’intérim (...une seule !) lui confie quelques missions, sans que cela s’enchaîne régulièrement, mais enfin cela lui permet tout de même d’avoir une activité en pointillés et de garder la tête hors de l’eau en attendant mieux.
Dernièrement, il lui a été proposé un nouveau challenge : il s’agissait (moyennant le SMIC) de passer des journées entières à coller des étiquettes de codes barres sur des documents pour le compte d’un service administratif quelconque, ceci pendant deux semaines. Bien entendu, Bertrand s’est empressé d’accepter.
C’est là que ses malheurs ont commencé : le premier jour il a été aimablement accueilli par une chef de service qui lui a expliqué le travail à faire. C’était simple, routinier, ultra taylorisé mais bon, pas de quoi fouetter un chat, pensait-il...
Pourtant, à a fin de la journée, une petite pression a commencé : on lui a parlé des quotas, du nombre d’étiquettes, de la quantité de boulot qu’il était censé abattre dans une journée, l’objectif étant d’atteindre un total de 3 000 étiquettes par jour (Waouw !). A l'issue de ce premier jour, il n’avait même pas atteint la moitié de ce chiffre, mais bon, tout le monde pouvait y arriver au bout d’une courte période d’acclimatation, à ce qu’il paraissait...
Mais curieusement, au fil des jours, cette pression devenait de plus en plus insistante, en même temps qu’un mal de dos, lancinant et insistant lui aussi, ne quittait plus Bertrand du matin jusqu’au soir (il se bourrait même de granules d’arnica toutes les deux heures, sans succès...).
Cet « horizon des 3 000 » lui paraissait tout de même bizarre, mais bon, il s’y est attelé de son mieux, alors que la douleur, elle, augmentait dans les mêmes proportions que la pression (tiens ?).
Le jeudi il avait tout de même atteint le seuil journalier des 2 600 étiquettes, moyennant de méritoires efforts. A la fin de la journée il était chaleureusement encouragé par toute l’équipe. Mais quittant son travail le dos ravagé de douleurs ce soir-là, il décida d’appeler l’agence d’intérim pour leur dire qu’il comptait terminer le lendemain (ainsi il pouvait finir sa semaine, c’était carré, propre, l’agence pouvait trouver quelqu’un d’autre tranquillement pour la reprise du lundi matin, et l’entreprise serait, pensait-il, le moins lésée possible). L’agence intérim, compréhensive, reçut le message cinq sur cinq, et il fut convenu que Bertrand expliquerait lui-même la situation à la chef de service en se rendant le lendemain à sa journée de boulot (la dernière, donc).
C’est ce fameux vendredi matin que tout s’est corsé ; Bertrand se présenta dans le bureau de la dame, lui annonça que ses douleurs étant trop insupportables il était au regret de devoir arrêter le soir même, mais qu’il avait tenu à venir tout de même faire cette dernière journée afin que tout le monde puisse « se retourner » par rapport à cette fâcheuse situation. Il ajouta même qu’il était décidé coûte que coûte à produire le même score que la veille, soit 2 600 quoi qu’il lui en coûte, et qu’il ne quitterait pas les lieux avant d’avoir atteint l’objectif qu’il s’était lui même fixé, et qu’il proposait à cette dame de valider.
Mais à sa plus grande surprise la dame ne l’entendit pas du tout de cette oreille : ce jour-là il lui fallait absolument « 3 000 ou rien », à prendre ou à laisser (« ...je ne remets pas en cause ce que vous me dites, mais ce n’est pas mon problème. D’ailleurs l’agence sait très bien à quoi s’en tenir, j’ai besoin de personnes pouvant faire 3 000 étiquettes par jour, point final. Si quelles que soient vos raisons vous ne pouvez pas, je n’ai plus besoin de vous »).
Bertrand est resté tellement abasourdi qu’il a dit d’emblée à cette dame le fond de sa pensée, à savoir qu’il considérait faire déjà son maximum, qu’il ne s’était certes pas attendu à des félicitations, mais tout de même, disons à un minimum de reconnaissance pour cela, et qu’à la lumière de la réaction rencontrée il se demandait s’il n’aurait pas mieux fait de tout arrêter net en ne pensant qu’à lui, sans s’occuper des éventuelles conséquences...
...Mais hélas rien n’y fit. La dame campa sur des positions, forte du bon droit de ceux qui estiment avoir forcément raison tout simplement parce que ce sont eux qui payent. A un moment, Bertrand, bafoué dans ses valeurs, répondit à la dame sur un ton, disons un peu plus élevé, et là, la dame a définitivement emporté la victoire suprême en lui demandant de sortir de son bureau puisque ayant élevé la voix, il « ...n’avait plus rien à faire avec [elle] » (...toute cette diatribe d’un niveau « force tranquille de broussaille » étant accompagnée d’un petit sourire malicieux qui est une des marques du pouvoir lorsqu’il est entre les mains de personnes aux valeurs, disons discutables).
C’est à peine croyable : cette personne lui mettait carrément le couteau sous la gorge, et préférait se passer carrément de lui en recommençant tout un processus à zéro (...trouver une nouvelle personne, la former, attendre sa montée en puissance...), alors que tout cela allait arriver de toute façon dès le prochain jour ouvrable ?). Incroyable mais vrai, ce jour-là, la dame préférait avoir zéro que 2 600 !
Alors bien sûr, Bertrand a pris congé, que pouvait-il faire d’autre ? l’idée de négocier un quota intermédiaire ne lui est même pas venue, et puis au point où les choses en étaient arrivées c’était de toute façon au-dessus de ses forces, et surtout de ses valeurs...
Il est parti, donc, mais avec un très net sentiment d’avoir échoué quelque chose, et, ce qui est encore plus grave à ses yeux, sans savoir quoi au juste.
A votre avis, où Bertrand a-t-il commis une erreur (plusieurs réponses possibles) ?
...En acceptant cette mission pas très folichonne au lieu de rester tranquillement chez lui à jouir de ses maigres droits assédiques ?
...En ne demandant pas d’emblée plus de précisions sur ce fameux objectif 3 000 (comment y parvenir, y a-t-il une progression, y a-t-il un objectif plus précis de montée en puissance de chaque journée et si oui de quel ordre est-il, etc.) ?
...En n’arrêtant pas les frais dès le premier soir où le mal de dos a commencé, quitte à laisser l’agence intérim et le client de dépatouiller tous seuls pour la suite des événements ?
...En n’anticipant pas suffisamment la réaction de la vilaine chef de service, dont il a eu jusqu’au bout la naïveté de penser qu’elle se montrerait, peut-être pas reconnaissante (restons réalistes), mais du moins satisfaite de la manière dont lui, Bertrand, avait géré la situation de son mieux, ce qui a eu pour effet (lorsqu’à la fin le masque est vraiment tombé) de le faire tellement tomber des nues, qu’en effet il s’est trouvé pratiquement contraint d’élever la voix pour défendre ses valeurs ?
Voilà. A l’heure qu’il est Bertrand attend vos suggestions, si vous avez une idée (n’importe laquelle), envoyez-la moi, je la lui transmettrai. Pour l’heure, il est quelque peu tristounet, dubitatif, et passe une grande partie de son temps à se gratter la tête.
Et moi qui le connais un peu, je sais très bien qu’il a HORREUR de ça...
_______
P.S. : Épilogue de l’histoire : finalement, la dame a eu plutôt raison d’agir comme elle l’a fait, puisqu’aux dernières nouvelles l’agence intérim lui a trouvé un nouveau souffre douleur en quelques minutes. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes...
Cela me rappelle un fait divers rapporté jadis par le regretté Pierre Desproges :
« Ému par la pauvreté des habitants des bas quartiers de Naples, un touriste américain leur a distribué tout l’argent liquide qu’il avait sur lui. Un peu plus de 2000 dollars. Il a été aussitôt conduit dans un asile psychiatrique. C’est le progrès. On ne crucifie plus. »
P.P.S. : Pour en finir enfin avec cette sale histoire : une illustration qui... illustre bien mon ressenti, justement. Ca s'appelle... "...WC Hiérarchique".
La distance standard entre 2 rails de chemin de fer au Canada est de 4 pieds et 8 pouces et demi. C'est un chiffre particulièrement bizarre.
Lire la suite de l'article...J’écris parce que, quand j’étais adolescent, je ne jouais pas bien au football, je n’avais pas de voiture, je n’avais pas une bonne pension, je n’avais pas de muscles [...].
Lire la suite de l'article...