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Le tout premier blog de Bernard Lamailloux


«Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre éternellement» (Gandhi)

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Le roi qui voulait apprendre à jongler
Un conte philosophique sur l'apprentissage écrit par mon ami Bruno HOURST

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Formateur, passionné par ce métier, et aussi par tout ce qui touche au développement personnel et aux ressources humaines (pour plus de précisions, rendez-vous sur mon site pro).
En dehors de ça j’adore faire mon intéressant en écrivant des chansons et des nouvelles, en faisant un peu de théâtre, mais aussi en dessinant des petits personnages, et beaucoup d’autres choses encore...

Voilà. Portez-vous bien, j'ai hâte de vous lire à mon tour :-)

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Le roi qui voulait apprendre à jongler
--> Un conte philosophique sur l'apprentissage écrit par mon ami Bruno HOURST

 Il était une fois un roi, qui avait tout ce que la bonne fortune pouvait lui apporter. Il venait de fêter ses 40 ans, sa santé était bonne. Lumière-du-jour, son épouse, était pourvue de toutes les qualités qui font le bonheur d'un homme, qu'il soit roi ou simple portefaix, et il pensait que lui-même avait su la rendre heureuse, au fil des années partagées. Leurs enfants poussaient comme des arbres bien soignés, entourés d’affection et d’attention. Les charges du royaume étaient souvent prenantes, mais il savait déléguer une partie de ses pouvoirs à bon escient. Le royaume se portait bien, et était en paix avec ses voisins.


Un jour, le roi fit venir son ancien précepteur auquel le liait des sentiments d'amitié et de respect.

- Maître vénéré, lui dit le roi, tu es sage et je suis en tourment. Et j’ignore la cause de mon tourment. Tu le sais, je fais mes dévotions aux dieux selon les règles, et les dieux ont bien souvent pour moi une oreille attentive, car je ne les sollicite que dans les cas difficiles où un être humain, fût-il roi, a besoin d'une aide supérieure. Je fais en sorte de bien gérer ce qu’il m’a été donné de gérer sur cette terre, durant ma vie mortelle. Et je crois que je le fais au mieux. Je ne crains point la mort, qui est l’étape ultime de notre destinée. Mais un tourment ronge mon âme.

Et le roi continua ainsi à parler un long moment.

Le maître écoutait le roi en silence. Après avoir réfléchi à la manière la plus juste de s'exprimer, il dit :

- Sire, vous avez, je crois, un mal bien connu mais peu souvent reconnu. Vous avez le mal d'apprendre. Il apparaît souvent à votre âge, parfois plus tôt, parfois plus tard.

- Le mal d'apprendre ? Que veux-tu dire ?

Le maître expliqua :

- Dès votre naissance, Sire, votre père - que la bénédiction des dieux soit sur sa mémoire - fit conduire votre éducation pour prendre un jour sa place et régner. A peine sorti de l'âge où l'enfant appartient aux femmes, il vous a donné les meilleurs précepteurs, fait apprendre tout ce qui serait indispensable à votre charge, y compris les connaissances humaines qui ne s’apprennent pas dans les livres.

Comme tous les enfants lorsqu’ils sont bien entourés d’amour et d’attention, vous aviez une intelligence vive et vous appreniez sans cesse, comme un jeu. J'ai pris ma part dans cet enseignement, et je suis heureux de vous avoir un peu permis d'être ce que vous êtes devenu : un homme compétent, capable de refuser les hypocrisies et les compromissions, sachant demander conseil sans honte et déléguer à plus compétents lorsque cela est nécessaire. Oui, je crois que votre éducation a été une réussite exemplaire. Et les enfants de la cour qui ont partagé cette éducation en ont tiré des profits équivalents, chacun selon sa personnalité.

Il s’arrêta un instant, puis reprit.

- Mais, comme il arrive bien souvent, vous avez considéré, une fois sorti de l'école royale, que vous saviez tout ce que vous aviez à apprendre. Ensuite, bien entendu, vous avez acquis de l'expérience, ce qui est une forme d'apprentissage. Vous avez également acquis de nouvelles connaissances, parce qu’elles étaient utiles à votre charge. Mais vous ne vous êtes jamais lancé dans un apprentissage à la fois totalement nouveau et qui soit sans nécessité. Un apprentissage pour le seul plaisir d’apprendre.

- Certes, mais quel intérêt aurais-je eu à faire cela ?

- Je crois, Sire, que le plaisir et le désir d'apprendre sont inscrits au plus profond de chaque être humain, et que l’on souffre dès que ce plaisir et ce désir sont taris.

- Bon, je pourrais par exemple apprendre une autre forme de chasse...

- Vous n'y feriez que diriger encore la chasse, comme vous le faites habituellement. Seule la forme en serait changée.

Le maître resta pensif un instant, cherchant le meilleur moyen pour aider le roi à clarifier ses idées, puis continua :

- Aviez-vous malgré tout quelques difficultés, lorsque vous étiez enfant, dans un apprentissage ? Pour apprendre les langues étrangères par exemple ?

- J'y excelle dans une dizaine, tu le sais bien.

- Dans les mathématiques, peut-être ?

- Ne te souviens-tu pas de tous les problèmes que nous résolvions ensemble ?

- Dans l'étude des astres alors ?

- Non.

- Dans la géographie, l'art, la politique ?

- Je crois y être compétent.

- Aux jeux de l'amour ?

- La princesse ne s'est jamais plainte, et s'est toujours estimée satisfaite.

- Ah, dit le maître.

Et il laissa le silence s'établir.


Au bout de quelques minutes, avec une certaine gêne où le maître reconnut le trouble de l'esprit, le roi lui dit :

- Il y a une chose, il est vrai, où je n'ai jamais excellé…

Comme en s’excusant, il continua :

-Tu sais comme j'ai toujours aimé les activités physiques, les longues marches, les chevauchées interminables, la lutte et le travail d'armes. Mais je ne sais pourquoi, je suis incapable d'envoyer proprement une balle ou d'en attraper une avec élégance. Là est mon incompétence.

- Vous l'acceptez ainsi ? dit le maître.

- Que veux-tu que j’y fasse ? Seuls les dieux sont parfaits, ajouta-t-il avec un soupir. Ou bien veulent-ils nous faire comprendre que notre destinée est d’être imparfaits.


Après un silence, le maître continua :

- Sire, auriez-vous aimé savoir jongler, si les dieux vous avaient donné ce talent ?

- Oui, bien sûr, c'est un vieux rêve d'enfance, de pouvoir imiter les saltimbanques qui venaient égayer les soupers de mon père.

- Et que diriez-vous d’apprendre à jongler ?

- Jongler, mais pour quoi faire ? Et puisque je te dis que je suis incapable de même attraper une balle proprement.

- Imaginons malgré tout, Sire. Voilà un apprentissage qui pourrait bien guérir votre mal. Vous n'y connaissez rien, vous n'y êtes pas habile - ou pensez ne pas l'être, vous êtes au même niveau que n'importe lequel de vos sujets.

- Justement, imagines-tu les conséquences ?

- Non, dit le maître qui joua l’ingénu. Lesquelles ?

- D'abord je serai ridicule. Ensuite il me faudra y consacrer du temps. Et puis je n'y excellerai jamais comme un jongleur professionnel. Crois-tu que j'arriverai jamais à jongler avec six balles, comme le jongleur de la cour, à faire des tours, des pirouettes comme si cela était la chose la plus facile qui soit ?

- Tout le monde n'est pas appelé à être un génie en musique, en politique, en sciences, ou en jonglerie, Sire. Mais est-ce cela qui doit nous empêcher d'apprendre ?


Une semaine après cette discussion, le roi fit venir en cachette le jongleur de la cour et lui dit :

- Penses-tu pouvoir m’apprendre à jongler ?

Le jongleur de la cour, bien ennuyé, arriva à convaincre le roi de renoncer à apprendre l’art de jongler. Et ses arguments ne manquaient ni de bon sens, ni de persuasion. De plus, se disait-il, ne juge-t-on pas souvent la qualité d’un maître à la réussite de son élève ? Et il savait le manque d’habileté du roi à correctement lancer et attraper une simple balle.


Une seconde semaine passa. Le roi s’était fait livrer, à grands frais, des livres de jonglerie qu’il avait fait venir de pays voisins. Il avait pris prétexte pour cette acquisition de la nécessité de mettre à la disposition des bateleurs de la cour les meilleures connaissances de l’époque. Pendant toute la semaine, le roi lut et relut ces livres dans son cabinet particulier, jusqu’à les savoir par cœur. Puis il prit trois balles et essaya de jongler. Sans succès.


Un jour de la troisième semaine, alors qu’il se promenait à cheval quelque part dans son royaume, il vit deux enfants, un garçon et une fille, jouer avec une balle qu’ils se lançaient habilement. Il s’arrêta. Aussitôt les personnes présentes interrompirent leur travail pour venir s’incliner devant lui, et voulurent stopper également le jeu des enfants. Il les arrêta d’un geste, descendit de cheval et demanda à la petite fille, en s’accroupissant pour se mettre à sa hauteur :

- Comment t’appelles-tu ?

- Eléonore, répondit la petite fille. Et mon petit frère s’appelle Sébastien.

- Veux-tu me lancer ta balle ?

- Bien sûr, majesté.

Et elle lui lança la balle, en faisant en sorte qu’elle soit facile à rattraper. Le roi la toucha de la main, mais ne put l’attraper. Il ramassa la balle, et la relança maladroitement. La fillette l’attrapa d’un bond, la relança au roi, qui la manqua de nouveau.

La fillette rit et s’écria, sans méchanceté :

- Majesté, vous êtes nulle !

Les parents, morts de honte, voulurent excuser leur enfant, mais le roi les arrêta d’un geste. Il s’accroupit à nouveau devant la petite fille et lui demanda :

- Eléonore, penses-tu que je sois capable d’apprendre à lancer une balle correctement ?

- Bien sûr que oui, majesté. Regardez, je vais vous montrer comment faire.

Au bout de dix minutes de leçon, le roi arrivait à attraper, mieux, la balle qu’Eléonore et son petit frère lui lançaient. Il proposa alors à leur mère et à leur oncle, qui regardaient la scène d’un air passablement gêné, de participer à leur jeu. Le roi sentit une pincée de jalousie en les voyant, eux aussi, attraper et relancer la balle avec aisance, mais continua ainsi.

Petit à petit, à mesure que ses gestes devenaient plus assurés, il sentit alors une sorte de jubilation monter en lui, comme si un barrage sautait quelque part tout au fond de lui, et qu’un flot d’impressions retenues pouvaient enfin se libérer et venir à la surface de sa conscience et de sa vie.

Au bout de quelques temps, il arrêta le jeu et demanda à la fillette :

- Est-ce que tu sais jongler, Eléonore ?

- Pas très bien, majesté, juste avec trois balles.

Pour lui montrer, elle ramassa trois pommes dans un panier qui traînait par là, et se mit à jongler habilement.

- Accepterais-tu de m’apprendre à jongler avec trois balles, demain ?

La petite fille le regarda d’un air étonné, comme s’il disait une chose incongrue, et lui dit :

- Mais, majesté.... pourquoi pas maintenant ?

Les charges du royaume, en effet, purent attendre quelques minutes de plus. L’urgence d’un roi, de toutes les façons, passait avant tout...


Avec tous mes remerciements à Bruno HOURST pour son autorisation. Cette histoire fera partie d'un roman (à paraître) intitulé "les petites Musiques" (tous droits réservés)


Ecrit par Mieuzapp, à 20:13 dans la rubrique "Contes philosophiques".

Commentaires :

  poirier
16-12-08
à 15:01

réponse

oui on en revient au fondement de l'apprentissage et mine de rien à l'humilité : humilité  pour le GRAND ROI de s'agenouiller devant...une fillette, une rien du tout, une moins que rien, mais qui va TOUT apprendre, je dis bien TOUT, sous entendu la LOGIQUE de l'apprentissage.
Cela me fait penser aussi à : on a souvent besoin d'un plus petit que soi, sous entendu pour se faire aider, se faire montrer, se faire "apprendre" quelque chose... qu'on pourra ensuite apprendre à quelqu'un d'autre.

En ce moment, j'essaye d'apprendre à monter à cheval. Vaste projet !!! Qui peut prendre une vie entière. Quand je vois le regard dédaigneux de certaines gamines qui trouvent que : je suis trop vieux (j'ai 50 ans cette année), je n'ai rien à faire là (en général leurs parents sont pétés de tunes et leur achètent un cheval comme nous un pot de yaourt) et je n'y arriverais jamais (c'est sur elles vont en concours tous les weeks ends et n'ont pas peur de s'attaquer à des barres à 1 m ou 1,10 m), je me dis qu'elles feraient bien de lire ce conte; parce que moi hein ! si j'avais été encore jeune je les prenais au tennis (j'ai été classé à 30 pendant plusieurs années), à vélo (j'ai fait des cols dans les Alpes et dans les Vosges) ou à ski (je partais quasiment tous les ans avec l'UCPA). Voilà, voilà...



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